La lutte contre l'homophobie est devenue un enjeu national et international. En quelques décennies, le statut des minorités sexuelles s'est considérablement modifié dans les pays occidentaux et dans plusieurs pays émergents. Le Canada et le Québec sont à l'avant-garde des législations et des politiques publiques reconnaissant les droits de ces minorités. D'autres pays comme le Brésil et la France ont adopté des politiques globales ou sectorielles pour enrayer l'homophobie. Parallèlement, la recherche montre que, malgré ces avancées majeures, les personnes de minorités sexuelles demeurent confrontées à des difficultés aux diverses étapes de leur parcours de vie : intimidation homophobe à l'école et dans le sport, persistance des discriminations au travail, reconnaissance insuffisante des familles homoparentales, arrivée d'une cohorte vieillissante de gais, lesbiennes et personnes transsexuelles/transgenres qui craignent d'avoir à retourner dans le placard en parvenant au 3e âge. Ici et ailleurs, de nombreuses actions sont entreprises par des organismes communautaires et associatifs, visant à prévenir et contrer l'expression de l'homophobie dans les milieux de vie qui constituent l'environnement quotidien des personnes de minorités sexuelles.

Ce projet réunit 75 chercheurs universitaires et autres, et 65 organismes partenaires du Canada et de 7 pays (France, Belgique, Suisse, Brésil, Espagne, Etats-Unis et Luxembourg). Il a pour buts la production et l'échange des savoirs, scientifiques et de terrain, sur l'homophobie et les actions de lutte contre l'homophobie. La perspective qui chapeaute les travaux est celle de l'exclusion sociale engendrée par l'homophobie à divers temps du parcours de vie. Ce projet génèrera un savoir socialement utile et pertinent : un regard actualisé sur les expressions contemporaines de l'homophobie dans les pays participants, une compréhension plus fine de ses conséquences, l'identification des individus et des groupes les plus susceptibles de vivre de l'exclusion sociale, une analyse des processus qui l'engendrent et des transitions les plus difficiles au long du parcours de vie, des jugements éclairés sur les bienfaits des politiques publiques et des actions visant à contrer l'homophobie.

L'UQAM apporte un soutien majeur à ce projet et six établissements de recherche y contribueront directement : Université du Québec en Outaouais; Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Centre de santé et de services sociaux Jeanne-Mance -- Centre affilié universitaire de recherche; Centre d'initiation à la recherche et d'aide au développement durable -- Centre collégial de transfert technologique en pratiques sociales novatrices -- Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine; Structure Fédérative de Recherche Confluences, Université d'Angers (France); Centre de recherche en Sexualité et rapports de genre, Universidade Federal do Rio Grande do Sul (Brésil). Ce projet s'ancre dans la Chaire innovation de recherche sur l'homophobie (UQAM), créée dans le cadre du Plan gouvernemental de lutte contre l'homophobie adopté au Québec. Les principaux partenaires de la Chaire sont le Bureau de lutte contre l'homophobie (ministère de la Justice du Québec), le Conseil québécois LGBT et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. La chaire rejoint un vaste réseau de partenaires dont les programmes d'éducation et d'action ont un potentiel d'impact considérable sur la société québécoise et canadienne. Grâce à la création d'un Observatoire sur l'homophobie, ce projet mettra en valeur l'expertise canadienne en matière de recherche, de politiques publiques et d'initiatives sociales pour contrer l'homophobie. Le Canada pourra ainsi continuer d'être un catalyseur dans la lutte contre l'homophobie à travers le monde.

Chercheur principal

Line Chamberland (UQAM)

Co-chercheurs

Gilbert Paquette; Benjamin Audet (Coalition d'aide aux lesbiennes, gais et bisexuels-les de l'Abitibi-Témiscamingue); Aurélie Lebrun (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse); Christine Bard (Université d'Angers); Dominic Beaulieu-Prévost (UQAM); Érik Bisson (Jeunesse Idem); Martin Blais (UQAM); Jean-Rock Boutin (FrancoQueer Ontario); Brian Carey (Association des lesbiennes, gais, bisexuelLEs et transgenres de Baie-des-Chaleur); Isabel Côté (UQO); Marie-Élaine de Tilly (Le Néo); Guylaine Demers (Université Laval); Michel Dorais (Université Laval); Steve Foster (Conseil québécois LGBT); Frédéric Gal (Association Le Refuge); Mona Greenbaum (Coalition des familles homoparentales); Martine Gross (Centre national de la recherche scientifique); Marie Houzeau (GRIS Montréal); Ève-Marie Lacasse (Fédération des femmes du Québec); Berthe Lacharité (Relais-femmes); Carolle Mathieu (Centre des femmes de Verdun); David Mein (Coalition jeunesse montréalaise de lutte à l'homophobie); Maria Nengeh Mensah (UQAM); Henrique Caetano Nardi (Universidade Federal Do Rio Grande Do Sul); Joanne Otis (UQAM); Jean Ouellet (Projet Changement - Centre communautaire pour aînés); Angelo Soares (UQAM); Manon Tremblay (Université d'Ottawa); Isabelle Wallach (UQAM).

Organisme subventionnaire

CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada)

Programme

Savoir et Connexion (Initiative conjointe ou spéciale Fondation canadienne pour l'innovation - Fonds des leaders)

Secteur de recherche

Fonctionnement des personnes, parcours de vie, pensée humaine et relations interpersonnelles

Années

2016 - 2023

Montant accordé

2 500 000 $