Cyberthérapie

 
Erikson states that "We offer her a toy situation so that she may reveal and commit herself in its ‘unreality’". The virtual world of dolls and blocks created a safe space in which the little girl was able to express her feelings. Virtual worlds, whether they are made of blocks of wood or blocks of text, form a rich psychological play space.

Amy Bruckman, Identity Workshop(1992).
 

Cette citation de Amy Bruckman, qui fait un parallèle entre les mondes « irréels » d’Erikson et les mondes « virtuels » tels qu’on les retrouve dans Internet, nous rappelle comment l’imaginaire est un univers qui peut être exploité à des fins thérapeutiques. Nous verrons dans cette section comment les caractéristiques de la communication par l’entremise d’ordinateurs peuvent être un apport à des formes d’aide ressemblant à la thérapie traditionnelle, mais transposées à ce nouveau contexte, et tenterons d’en établir les limites.

 

De la thérapie par Internet?

Therapy over the Internet? Theory, Research & Finances de J. V. Laszlo, G. Esterman & S. Zabko (1999)

Un article récent sur l’état actuel des connaissances, de la recherche et de la théorie sur la thérapie par Internet. Bien qu’il s’intéresse plus spécifiquement aux services prodigués en mode textuel, ce texte couvre assez bien les travaux effectués dans l’ensemble du domaine. Il traite de l’utilisation de la « cyberthérapie» selon différentes approches théoriques, évalue la recherche effectuée sur le sujet et se penche sur les implications financières d’offrir des services psychologiques dans Internet. Une bonne revue de la littérature qui permet de s’initier aux grands courants de la recherche effectuée.


eliza.gif (6263 bytes)Potential Risks and Benefits of Online Psychotherapeutic Interventions de Craig Childress (1998)

Ce document dresse d’une façon concise une liste des bénéfices potentiels et des risques associés à l’utilisation d’Internet à des fins psychothérapeutiques. Ce texte ne fait pas de références directes à la recherche, mais en constitue toutefois un « rapport » exceptionnel. Ce document est en quelque sorte un « guide » des risques et des bénéfices éventuels de la cyberthérapie, pouvant, par exemple, être présenté à un futur bénéficiaire de tels services pour l’aider à faire un choix éclairé.

Un autre texte, Psychological Applications on the Internet: A Discipline on the Threshold of a New Millennium de Azy Barak (1999), évalue pour sa part les différentes applications d’Internet liées à la thérapie (en passant de la recherche d’informations aux conseils par courrier électronique et à la thérapie par vidéoconférence).

 

Conceptualiser le cyberespace thérapeutique
 
  
The "hyperpersonal" aspect of computer mediated communication has been explained as the manner in which people "selectively" present themselves and then are "selectively" responded to. On a positive therapeutic note, this hyperpersonal manner of communication can create an environment where a client can more easily present a salient therapeutic issue. Because the communication is selectively presented, the client can bring a personal, or psychological problem, to the online therapist earlier on in therapy, or in more detail, than in face to face therapy.

Storm A. King, Internet therapy and self help groups - the pros and cons (1998)
   

 


Cette citation de King souligne comment certaines particularités de la relation virtuelle peuvent être propices à une relation thérapeutique, ou ne pas l’être. L’article Psychotherapy in Cyberspace de John Suler (1999, revised 2004) tente précisément d’étudier les avantages et les inconvénients de la thérapie par Internet en évaluant une à une les différentes caractéristiques de celle-ci.   Pour ce faire, il a classé les propriétés de la cyberthérapie sous cinq grands axes, soit : synchronisme/asynchronisme, textuel/sensoriel, imaginaire/réel, automatisé/interpersonnel et invisible/présent. Il est ainsi en mesure d’effectuer des comparaisons avec la plus traditionnelle thérapie « en personne » et souligner des avantages que la virtualité pourrait avoir dans certaines conditions.
 

   
 
Et pourquoi pas de la thérapie de groupe?

The Therapeutic Potentials of Text-based Virtual Reality de James Sempsey III (1998)

James Sempsey se penche plus particulièrement sur les potentiels thérapeutiques des environnements virtuels textuels. Il établit des comparaisons entre le climat social que l’on retrouve dans certains MUDs (Multi-User Dungeons) et le climat souhaité dans certains modèles thérapeutiques en « face à face ». L’auteur suggère que les environnements MUDs pourraient bien convenir à la pratique de relations thérapeutiques en ligne, particulièrement les approches qui souhaitent s’orienter vers des traitements en groupe.

 
D’importantes considérations éthiques

Ethical Guidelines for On-line Therapy de Storm A. King & Stephan T. Poulos (1999)

Internet est un vaste domaine où il est très difficile de légiférer, d’autant plus que cet univers est très récent et constamment en évolution. Des phénomènes comme la thérapie par Internet, bien qu’ayant déjà pignon sur rue, n’ont pas de réglementation propre à cet environnement. Ces auteurs se sont penchés sur le phénomène pour suggérer un code de conduite éthique aux pratiquants, en s’inspirant du code de déontologie de l’APA (American Psychological Association).

 
De nouveaux univers ouvrant des portes sur l’imaginaire

Avatar Psychotherapy de John Suler (1999)

Un exemple de l’utilisation à des fins thérapeutiques des particularités des environnements virtuels. Il explique comment les caractéristiques de la communication par ordinateur peuvent générer des situations potentiellement intéressantes d’un point de vue psychologique. Dans le cas présent, Suler s’intéresse à l’exploration et la modification de l’identité dans des contextes virtuels. Rappelez-vous la section sur l’exploration de l’identité et les jeux de rôles...

 


 
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